Dans l’inspection de la Petite Pierre (Drulingen et environs, Alsace Bossue)
17 au 23 octobre
Dépaysement total, de Paris à la campagne.
C’est l’automne (les couleurs des feuillus, les nappes de brumes, et parfois le brouillard épais avant la percée du soleil, la gelée blanche des -5 degrés matinaux), les récoltes sont faites, la nature attend la neige. Pour nos dames de Tahiti, Maurice et Gabon, c’est une épreuve !
La chaleur dans les foyers et les rencontres est d’autant plus appréciée, notre appréhension de ne manger que de la choucroute se mue en émerveillement devant les spaetzle maison, kouglof et autres spécialités de ces dames. Et quel merveilleux mélange entre le français et l’alsacien, gell !
Nous visitons Strasbourg avec le regard connaisseur de Daniel Jundt, inspecteur ecclésiastique. Rencontre au quai Saint Thomas avec Geoffroy Goetz, vice-président de l’UEPAL ; il nous familiarise avec le contexte alsacien et l’union des deux Eglises, réformée et luthérienne, et non l’unification telle qu’elle est prévue en France intérieure – réminiscences du Concordat napoléonien qu’il est difficile de résumer en deux mots (bref, être ensemble sans modifier la Constitution qui devrait passer devant les instances politiques nationales, et préserver quelques liens privilégiés Eglise/Etat pour rester « sel de la terre »). Il nous présente le programme ambitieux qu’est PROTES’TEMPS FORTS, mettant cet automne les générations à l’unisson (notre passage en Alsace y est dûment mentionné).
Le président de l’UEPAL, le prof. Collange, nous salue brièvement, car il préside ce jour même une rencontre des « Kirchen am Rhein », une collaboration fructueuse franco-helvético-germanique (dans le quotidien aussi importante que le lien avec la CEVAA).
Parlons brièvement de l’articulation de l’UEPAL avec la CEVAA :
L’ouverture au monde francophone passe effectivement par le Défap. Mais les collaborations avec Hermannsburg en Allemagne et mission 21 à Bâle élargissent le réseau sur l’Asie et l’Amérique latine. Ces relations multilatérales sont d’une grande richesse.
Forts de toutes ces connaissances nouvelles, nous sommes armés pour affronter la base dans le Bas Rhin.
Nous logeons séparément, chez l’habitant ; cette proximité est précieuse pour les visiteurs et les visités. Le programme est très chargé, rencontres et tourisme à la fois. L’équipe qui s’était très vite constituée à Paris doit se ménager des petits espaces pour partager ensemble le vécu et préparer ses interventions avec cohérence (chants, catéchismes, animation missionnaire, animations bibliques).
Voici une brève chronologie de cette première semaine sur le terrain.
Mardi 18 octobre. La visite de la petite synagogue de Struth nous plonge dans l’histoire riche du judaïsme en Europe, et très douloureuse entre 1934 et 1945. Le simultanéum de la Petite Pierre (cohabitation dans la même église de catholiques et protestants) nous ouvre à la réalité (ici, en périphérie, souvent absence) des relations œcuméniques. Soirée chantante avec les chorales de la région. Les Cevaaistes y vont de leurs rythmes, merci Gertrude.
Mercredi 19 octobre. Deux par deux (c’est très évangélique, même si les mauvaises langues nous comparaient à des Témoins de Jéhovah) nous animons des catéchismes, études bibliques et des soirées missionnaires en apportant notre diversité ; notre présence est ainsi démultipliée, et même si les assemblées sont plutôt clairsemées, tous sont infectés par ce virus contagieux qu’est la proclamation de l’Evangile.
Jeudi 20 octobre : Nous préparons les cultes avec l’équipe pastorale de la région, un partage stimulant autour de la parabole du jeune homme riche qui fait partie de ceux qui ne peuvent pas d’eux-mêmes passer par le chas d’une aiguille. Bienvenu aura la tâche de la prédication. L’après-midi nous montons à Sarreguemines pour y rencontrer les paroissiennes de l’ouvroir et une visite guidée par le pasteur Konrad-Pierre Mohr. De retour à Drulingen, repas convivial (et combien excellent) avec le conseil presbytéral qui a la délicatesse de fêter l’anniversaire de notre ami Pierre Edoun.
Vendredi 21 octobre : rencontres et culte dans un Etablissement médicosocial. C’est aussi une réalité, le vieillissement de la population (paroissiale en particulier). Pierre a un don merveilleux de présenter la Cevaa, et les mamies présentes – au nom de la communauté entière – nous encouragent à poursuivre notre mission. Occasion de contact avec les autorités politiques locales (le Maire, le Directeur de l’Etablissement médicosocial ; le Député au Conseil général ; la presse, DNA, relate du reste notre visite avec beaucoup de visibilité). Le soir, nous nous joignons au spectacle Sketch-Up (« Airport Chapel ») à Sarre Union, spectacle proposé dans le cadre de PROTES’TEMPS FORTS au même titre que nos conférence (avec la différence qu’à Sarre Union nous étions environ 400 personnes !). Une partie du spectacle nous concernait particulièrement (comment, dans une société multi- voire areligieuse témoigner de sa foi).
Samedi 22 octobre : ouf, nous soufflons un peu, libres de nous consacrer à nos familles d’accueil.
Dimanche 23 octobre : clôture de notre semaine avec l’animation du culte paroissial à Drulingen. Ouverture de la prochaine étape, nous assistons au culte d’ordination à Haguenau et accueil dans le consistoire à Niederbronn-les-Bains.
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