samedi 29 octobre 2011

Réconciliation




Michaël (de Paderborn) et Bienvenu. L'Allemagne et le Rwanda ont un passé tragique, un besoin de réconciliation.

Un bunker de la ligne Maginot à Domfessel (comme tant de lignes, de murs qui sont finalement tombés)

Quelques considérations après avoir vu la ligne Maginot, la citadelle de Bitche (région repeuplée après la guerre de 30 ans, 1618-1648, qui a laissé la Lorraine et la Franche Comté exsangue), le champ de bataille de Reichshoffen de 1870, le cimetière militaire allemand de Niederbronn (15'000 tombes, souvent des jeunes en dessous de 20 ans tombés en 1944).

Combien faut-il de morts pour qu’enfin les humains cessent de se battre ?
On en sait quelque chose ici, en Alsace.
Le souvenir est encore vif dans la génération du 3e âge, la langue alsacienne étant elle-même prise en otage par les aléas de l’histoire.

N’est-ce que l’histoire européenne ?
A Mertzwiller, un paroissien âgé à osé la question (qu’il porte dans la prière depuis des années) : la réconciliation au Rwanda ? Elle nous a renvoyé à nos plaies ouvertes de divisions, incompréhensions, préjugés, rejets ; chacun de nous a un champ où la réconciliation peut agir. Le centre Albert Schweitzer en témoigne (nous avons été guidés par deux jeunes civilistes Allemands).

La réconciliation est possible, prophétique même, puisque nous avons bénéficié de l’action rédemptrice de Jésus. N’est-ce pas une partie importante de notre mission, que de témoigner de l’amour de Dieu pour les hommes ?




Paul Schneider

mercredi 26 octobre 2011

Le chant, expression de la foi, n'a pas de frontières


Le 25 octobre, nous chantons avec les chorales de Niederbronn (le 18 octobre, nous avons vécu la même expérience à Drulingen)











Répertoire africain, océanien, européen, "tous ensemble nous chantons la gloire de Dieu" (c'est un leitmotiv de notre tournée CEVAA à travers la France)

mardi 25 octobre 2011

Liebfrauenberg, le concept de la CEVAA passe le Rhin











Liebfrauenberg : Nous présentons la CEVAA lors d’un séminaire sur « Mission et œcuménisme » des responsables missionnaires de l’EKD (en particulier de l’Eglise du Württemberg).

On ne peut visiter le Bas Rhin sans passer par le Liebfrauenberg, ce lieu de rencontre et de formation au service chrétien qui – dominant la plaine de la meurtrière bataille de Wörth/Reichshoffen du 6 août 1870 laissant 20'000 morts sur le champ – se consacre aussi à la réconciliation franco-allemande. Nous y rencontrons précisément un groupe de responsables missionnaires de l’EKD. Le modèle CEVAA des relations en mission n’est pas connu dans le monde germanophone, où les sociétés missionnaires assurent la liaison avec les Eglises outre-mer. Or n’est-il pas plus logique de responsabiliser les Eglises ? C’est le message que nous apportons ; vous en avez un extrait plus bas.
Chacune, chacun se présente, et décrit son Eglise dans la CEVAA ; beaucoup de questions permettent de préciser les enjeux. Le temps est hélas trop court. Le pasteur Sören Lenz, responsable théologique, nous présente le site. La visite se termine avec un recueillement à la chapelle.

…...Sie sind hier versammelt, um über Mission und Oekumene nachzudenken, Mission im weltweiten multikonfessionnellen und multikulturellen Umfeld.
Zufällig – aber gibt es bei solchen Begegnungen wirklich Zufälle – sind wir hier auf dem Liebfrauenberg zu Gast, das Gesicht (die Gesichter) einer nun schon 40-jährigen Kirchengemeinschaft, die CEVAA.
1971 hat sich die ehemalige Mission de Paris aufgelöst ; es war die Zeit des Missonsmoratoriums. Das kolonialistische Modell des besserwissenden Weissen, der den anderen die gute Nachricht überbringt, wurde abgelöst durch eine Kirchengemeinschaft zwischen Nord und Süd und Süd und Süd ; 37 Kirchen in Europa (Frankreich, die welsche Schweiz, die Waldenser in Italien und am Rio de la Plata, in West-, Ost-, Zentral- und Südafrika, im indischen Ozean, Neu-Kaledonien und Pazifik) wollen zusammen Zeugnis ablegen von Jesus Christus, der uns lehrt, zu teilen (unseren Glauben, unsere Hoffnung, unser Kirchenverständnis, unsere menschlichen und finanziellen Ressoucen) = PARTAGER. Er lehrt uns auch, zu handeln = AGIR, eine solidäre Welt aufzubauen, zu heilen wo Wunden sind. Und auch Zeugnis ablegen = TEMOIGNER, in unserem französich-italienisch-englisch-hispano-lusophonen Netzwerk.
Die ehemalige Mission wird so abgelöst durch einen Kirchenbund, dessen Mitglieder sich gegenseitig aushelfen. Und so geschieht es denn auch, dass die Kirchen im Norden von einer Gruppe von Missionaren besucht werden, nach der Schweiz ist nun Ost-und Südfrankreich an der Reihe.
Was soll denn diese sechswöchige Mission bewirken ? Zweierlei.
Erstens möchten wir hier den Kirchgemeinden beweisen, dass die Oeffnung zum Anderen uns nicht nur kostet, sondern vielmehr bereichert. Wir sind gefordert ; das Evangelium ist wohl in alle Welt verkündet worden, aber jeder muss selbst bei sich neu missionnieren, mit seinen Kräften und Sensibilitäten – und wir können oft von unseren Schwesterkirchen lernen.
Zweitens werden wir zurückkehren in unsere Ursprungsländer und dort verkünden, dass im Elsass, in Montbéliard, in Südfrankreich die Kirche lebt, dass sie sich den Forderungen der Gesellschaft stellt und unsere Fürbitte nötig hat.
In einer Kirchgemeinde haben wir folgende Animation durchgeführt : nach gegenseitiger Vorstellung unserer Kirchen haben wir deren Bedürfnisse aufgelistet und uns schliesslich gefragt, wie und wo die Kirchen von Uebersee uns helfen, unsere Probleme anzupacken und zu lösen.
Wir sind für sechs Wochen das Gesicht der CEVAA in Frankreich.
Zusammen, stellvertretend für unere Kirchen, von ihnen offiziell zu dieser Mission delegiert bereisen wir das Land, begegnen Konsistorien, Kirchgemeinden, Gebets-und Gesangsgruppen, Unterweisungen, Altersheime, und – was wir auch als wichtig erachten – die kirchlichen und politischen Verantwortlichen der Departemente, in denen die Kirchen das Salz der Erde sind – damit sie auch das Licht der Welt bleiben.

Les églises et l'Eglise









La petite église de Kirchberg haut perchée, et l'Eglise rassemblée à Haguenau en pleine ville

lundi 24 octobre 2011

préparation du culte à Drulingen




Nous préparons le culte du 23 octobre avec l'équipe pastorale du Consistoire de Drulingen


La Petite Pierre

Dans l’inspection de la Petite Pierre (Drulingen et environs, Alsace Bossue)
17 au 23 octobre

Dépaysement total, de Paris à la campagne.
C’est l’automne (les couleurs des feuillus, les nappes de brumes, et parfois le brouillard épais avant la percée du soleil, la gelée blanche des -5 degrés matinaux), les récoltes sont faites, la nature attend la neige. Pour nos dames de Tahiti, Maurice et Gabon, c’est une épreuve !

La chaleur dans les foyers et les rencontres est d’autant plus appréciée, notre appréhension de ne manger que de la choucroute se mue en émerveillement devant les spaetzle maison, kouglof et autres spécialités de ces dames. Et quel merveilleux mélange entre le français et l’alsacien, gell !

Nous visitons Strasbourg avec le regard connaisseur de Daniel Jundt, inspecteur ecclésiastique. Rencontre au quai Saint Thomas avec Geoffroy Goetz, vice-président de l’UEPAL ; il nous familiarise avec le contexte alsacien et l’union des deux Eglises, réformée et luthérienne, et non l’unification telle qu’elle est prévue en France intérieure – réminiscences du Concordat napoléonien qu’il est difficile de résumer en deux mots (bref, être ensemble sans modifier la Constitution qui devrait passer devant les instances politiques nationales, et préserver quelques liens privilégiés Eglise/Etat pour rester « sel de la terre »). Il nous présente le programme ambitieux qu’est PROTES’TEMPS FORTS, mettant cet automne les générations à l’unisson (notre passage en Alsace y est dûment mentionné).
Le président de l’UEPAL, le prof. Collange, nous salue brièvement, car il préside ce jour même une rencontre des « Kirchen am Rhein », une collaboration fructueuse franco-helvético-germanique (dans le quotidien aussi importante que le lien avec la CEVAA).

Parlons brièvement de l’articulation de l’UEPAL avec la CEVAA :
L’ouverture au monde francophone passe effectivement par le Défap. Mais les collaborations avec Hermannsburg en Allemagne et mission 21 à Bâle élargissent le réseau sur l’Asie et l’Amérique latine. Ces relations multilatérales sont d’une grande richesse.

Forts de toutes ces connaissances nouvelles, nous sommes armés pour affronter la base dans le Bas Rhin.
Nous logeons séparément, chez l’habitant ; cette proximité est précieuse pour les visiteurs et les visités. Le programme est très chargé, rencontres et tourisme à la fois. L’équipe qui s’était très vite constituée à Paris doit se ménager des petits espaces pour partager ensemble le vécu et préparer ses interventions avec cohérence (chants, catéchismes, animation missionnaire, animations bibliques).
Voici une brève chronologie de cette première semaine sur le terrain.

Mardi 18 octobre. La visite de la petite synagogue de Struth nous plonge dans l’histoire riche du judaïsme en Europe, et très douloureuse entre 1934 et 1945. Le simultanéum de la Petite Pierre (cohabitation dans la même église de catholiques et protestants) nous ouvre à la réalité (ici, en périphérie, souvent absence) des relations œcuméniques. Soirée chantante avec les chorales de la région. Les Cevaaistes y vont de leurs rythmes, merci Gertrude.
Mercredi 19 octobre. Deux par deux (c’est très évangélique, même si les mauvaises langues nous comparaient à des Témoins de Jéhovah) nous animons des catéchismes, études bibliques et des soirées missionnaires en apportant notre diversité ; notre présence est ainsi démultipliée, et même si les assemblées sont plutôt clairsemées, tous sont infectés par ce virus contagieux qu’est la proclamation de l’Evangile.
Jeudi 20 octobre : Nous préparons les cultes avec l’équipe pastorale de la région, un partage stimulant autour de la parabole du jeune homme riche qui fait partie de ceux qui ne peuvent pas d’eux-mêmes passer par le chas d’une aiguille. Bienvenu aura la tâche de la prédication. L’après-midi nous montons à Sarreguemines pour y rencontrer les paroissiennes de l’ouvroir et une visite guidée par le pasteur Konrad-Pierre Mohr. De retour à Drulingen, repas convivial (et combien excellent) avec le conseil presbytéral qui a la délicatesse de fêter l’anniversaire de notre ami Pierre Edoun.
Vendredi 21 octobre : rencontres et culte dans un Etablissement médicosocial. C’est aussi une réalité, le vieillissement de la population (paroissiale en particulier). Pierre a un don merveilleux de présenter la Cevaa, et les mamies présentes – au nom de la communauté entière – nous encouragent à poursuivre notre mission. Occasion de contact avec les autorités politiques locales (le Maire, le Directeur de l’Etablissement médicosocial ; le Député au Conseil général ; la presse, DNA, relate du reste notre visite avec beaucoup de visibilité). Le soir, nous nous joignons au spectacle Sketch-Up (« Airport Chapel ») à Sarre Union, spectacle proposé dans le cadre de PROTES’TEMPS FORTS au même titre que nos conférence (avec la différence qu’à Sarre Union nous étions environ 400 personnes !). Une partie du spectacle nous concernait particulièrement (comment, dans une société multi- voire areligieuse témoigner de sa foi).
Samedi 22 octobre : ouf, nous soufflons un peu, libres de nous consacrer à nos familles d’accueil.
Dimanche 23 octobre : clôture de notre semaine avec l’animation du culte paroissial à Drulingen. Ouverture de la prochaine étape, nous assistons au culte d’ordination à Haguenau et accueil dans le consistoire à Niederbronn-les-Bains.

Flash sur l'animation missionnaire

Soirée missionnaire du 19 octobre à Hangviller/Moselle (par Gertrude et Paul, pendant que Moeata/Bienvenu et Marthe/Pierre animaient ailleurs) dont nous vous livrons le canevas :

- Brève présentation
- Gertrude nous entraîne dans un chant rythmé très simple : « Seigneur merci, je n’ai rien à te donner, mais je te dis merci » – théologie évidemment protestante (je ne peux pas gagner mon salut, tout est grâce, cette attitude de reconnaissance nous donne force)
- Gertrude présente l’Eglise de son pays, le Gabon (et parle aussi des déchirements qui ont conduit à une exclusion provisoire de la Cevaa, puis le processus de réconciliation porté en grande partie par les femmes qui a permis sa réintégration). Paul présente les spécificités suisses (fédéralisme, vieillissement et recul du protestantisme, la persévérance de contribuer au débat de la société en mutation) et les similitudes par rapport à l’UEPAL.
- Nous listons les défis qui se posent à nos Eglises, au Gabon d’une part (besoin de formation, chômage, désoeuvrement des jeunes), en Suisse et en Alsace d’autre part (entre autres perte des repères judéo-chrétiens dans la société, nécessité d’une édification ET évangélisation, peur de l’étranger, société à deux vitesses).
- La discussion s’engage. Comment s’entraider dans la Cevaa, communauté de prière et d’action, lieu d’échanges multilatéraux ? Nous connaissons ici les moyens d’aide et d’intervention des Eglises du Nord ; comment les Eglises du Sud nous aident-elles à relever nos défis ?
- Chant et prière de clôture.

La CEVAA est aussi une communauté priante.Culte du 16 octobre

La CEVAA est aussi une communauté priante.

Le moment d’intercession du culte du 40e aux Batignolles a été préparé par l’équipe multiculturelle. Chacune, chacun a rédigé les intentions concernant son pays de provenance - Bénin, Gabon, Maurice, Rwanda, Polynésie française, Suisse - en les faisant dire par une autre personne (un peu comme si un pays intercédait pour l’autre).
Voici la prière :

Nous te prions, Seigneur.

Notre Père,
Nous nous plaçons ensemble devant toi, parce que tu es accessible, tu nous entends ; nous pouvons te dire tout ce qui nous habite et nous préoccupe.
Nous venons d’ici, des Batignolles multiculturelles, de France, d’ailleurs et souvent de très loin ailleurs. Nos voix, nos pensées, nos cœurs s’unissent pour te prier
- pour cette assemblée,
- pour les Eglises auxquelles nous appartenons,
- pour le témoignage de la CEVAA en particulier dans nos pays d’origine que sont le Gabon, le Bénin, le Rwanda, l’Ile Maurice, la Polynésie française, la Suisse.

Nous te prions, Seigneur, pour le Gabon que nous remettons entre tes mains. Que son peuple ait la crainte de l’Eternel.
Que l’Eglise évangélique du Gabon vive pleinement son unité, et qu’elle soit un instrument au service de l’ouverture au partage et au témoignage.
Que ces mots ne soient pas perçus comme des mots vains, mais qu’on les vive dans notre diversité culturelle.

Nous te prions, Seigneur, pour le Bénin
- pour le travail de ses Eglises
- pour la formation théologique à tous les niveaux
- pour le témoignage qu’elles rendent dans la société.

Nous te prions, Seigneur, pour le Rwanda.
Nous nous unissons à nos frères et sœurs rwandais qui cheminent vers l’unité et la réconciliation.
Et nous te supplions de bénir les relations diplomatiques rétablies entre le Rwanda et la France.

Nous te prions, Seigneur, pour l’Ile Maurice.
Nous te présentons ce pays avec ses difficultés économiques.
Que le gouvernement puisse combattre la corruption, le chômage – car il y a beaucoup de pertes d’emploi.
Nous prions aussi pour les travailleurs sociaux dans leur combat pour la société, et surtout que disparaissent les fléaux qui nous entourent, la drogue, la prostitution, le SIDA.

Nous te prions, Seigneur, pour la Polynésie française.
Nous te demandons que la vie politique cesse de mener ce pays à la perte. Prends ce peuple par la main, comme un signe de vie menant à une meilleure condition.
Que des emplois puissent être créés, afin que tout le monde se réjouisse pleinement de ta bonté, avec joie de vivre.
Et que la vie spirituelle soit vraiment primordiale pour mener ce pays dans la fraternité et l’égalité.

Nous te prions, Seigneur, pour la Suisse, traditionnellement terre d’accueil, qui se ferme progressivement et rejette ceux venus d’ailleurs.
Le Parlement sera renouvelé ce 23 octobre. Nous te remettons ces élections.
Donne au peuple la sagesse de choisir l’ouverture, et aux élus le sens de la responsabilité. Qu’ils appliquent la Constitution qui rappelle entre autres dans le préambule
- l’ouverture au monde et à la solidarité
- et que la force de l’Etat se mesure au soin qu’il prend du plus faible.

Nous te prions, Seigneur, au nom de Jésus, ton Fils. Amen.